La ville de Srinagar, au Cachemire, attire les touristes indiens en masse pour son magnifique lac Dal. D’imposantes maisons sur l’eau recouvrent une partie de sa surface et lui donnent un charme indéfinissable. Mais la réalité est toute autre… et cette excursion très prisée peut s’avérer être un véritable cauchemar pour les backpackers occidentaux aux moyens financiers limités. Suivez ces quelques conseils pour profiter pleinement de la superbe région du Cachemire.
A Srinagar, attendez-vous donc à de multiples arnaques. Dès notre arrivée, nous avons été dupés par un Indien peu scrupuleux qui a sauté dans notre rickshaw et a successivement essayé de nous emmener dans une vulgaire péniche sur un canal (et non sur le lac), puis dans des house-boat hors de prix, prétextant que tous les autres étaient complets.
Refusez fermement toute visite "accompagnée" de house-boat. Evitez en particulier de suivre un rabatteur sur Nagin Lake. Vous ne devez pas vous éloigner du Boulevard afin de pouvoir regagner la terre ferme en shikara (barque) en cas de problème. Des cas de passeports confisqués ou des refus de ramener à bord les clients sont régulièrement signalés.
Prenez le contrôle des opérations, louez vous-même les services d’une gondole et négociez ferme le prix de l'hôtel flottant (nous avons obtenu 2 500 Rs à deux, alors qu’on nous demandait le double). Sachez toutefois que, s’il y a eu une négociation, le service en pâtira et qu’on n’hésitera pas à vous extorquer de l’argent par d’autres moyens. Par exemple, on nous a fait croire que nous aurions droit à un tour de barque le soir, mais le propriétaire n’avait pas précisé qu’il entendait par là, la nuit ! Faites très attention aussi au prix des bouteilles d’eau ou tout autre extra. Le chauffeur fera également grimper à bord des vendeurs et essayera, lors du tour en shikara, de vous emmener chez des commerçants. Si la soirée s’est plutôt bien passée, le réveil a été glacial. Lorsque nous avons émergé à 10 heures, nous avons été priés de boucler notre sac et de quitter les lieux.
Sinon, vous pouvez aussi passer la nuit dans le très agréable Swiss Hotel, une pension charmante, dirigée par un homme très chaleureux, pour trois fois moins cher. Rien à voir avec l’accueil hypocrite du house-boat. Côté terre, Srinagar est en fait une ville agréable, avec de nombreux magasins de pashmina (le fameux cachemire, la laine toute douce du gosier des petites chèvres de l'Hymalaya) et des pâtisseries dont les Indiens sont très friands. La promenade au bord du lac Dal est des plus romantiques. Lorsqu’on s’éloigne du centre-ville, on peut voir les jardins qui bordent le quai et admirer le coucher du soleil. Plutôt que vous épuiser à visiter la vieille ville, contentez-vous d’un tour de shikara au lever puis au coucher du soleil sur le lac et d’un peu de repos, avant d’affronter les rigueurs Himalayennes.
Faut-il se rendre au Cachemire ?
Bien sûr ! Mais avant de se rendre au Cachemire, à la frontière entre l’Inde et le Pakistan, il faut bien se renseigner sur la situation politique. Les Indiens sont toujours très au courant des éventuelles tensions dans la région car ils sont fascinés par le Cachemire bien plus que par le Ladakh. Pour eux, c’est une zone plus accessible, et ils n’ont pas l'image de conflit que les Occidentaux s'en font. Certaines villes sont à éviter, il ne faut pas sortir des sentiers battus.
Quel trajet emprunter pour aller au Chachemire ?
D’Amritsar, dans le Pendjab, vous pouvez prendre un bus de nuit pour Jammu. Malheureusement, le bus ne met que 6 heures et arrive au milieu de la nuit dans cette ville peu accueillante. De surcroit, les compagnies privées vous déposent en pleine rue et vous serez assaillis par les taxis. Ces derniers proposent de partir directement pour Srinagar, mais, un peu trop méfiants quant au prix, nous préférons dans un premier temps attendre le premier bus. La jeep est pourtant la meilleure option car le bus arrive vers 7 h 30 et l'attente est trop longue. Faites jouer la concurrence pour obtenir le meilleur tarif.
Comment est la route ?
Elle est bien goudronnée et reste ouverte toute l’année. Mieux vaut partir très tôt le matin. Des compères ont mis 14 heures à faire un trajet qui théoriquement en prend 8. La route commence par grimper à travers une vallée sinueuse, des plaines boisées aux forêts de conifères, avant d’atteindre un barrage. Au tunnel de Jawahar (2531 m), les étrangers remplissent un formulaire "pour le principe". L’agent très sympathique prévient de se méfier des house-boat. Le Titanic Viewpoint permet d’avoir une vue sur la vallée du Cachemire encadrée de montagnes et de rizières.
Le Chachemire est-il différent du reste de l'Inde ?
Vous noterez que les Cachemiris musulmans sont plus volubiles et loquaces que la majorité des Hindous, et nous sommes mieux accueillis dans les gargotes en bord de route car les locaux sont très flattés que nous mangions à leur table. Nous gagnons, sinon l’affection, au moins le respect du chauffeur. Goûtez au thé cachemiri (sans lait !). Il y a une version salée pas terrible et une version délicieuse, le Kahwah, avec des fruits secs et du safran (30 Rs).
Pour plus de renseignements, n'hésitez pas à me contacter ou consultez le carnet de bord.